Julien Bigorgne : Monades

Julien Bigorgne : Monades

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De son état, Julien Bigorgne est flûtiste. Flûtiste de jazz pour être précis. Mais l’homme se passionne également pour les musiques par-delà… Par-delà les frontières : les notes venues de l’Inde, de l’Afrique, des rives du Bosphore. Ce qui l’a conduit à étudier et à maîtriser le maniement de l’oud. C’est en formule « trio renforcé » qu’il nous propose le premier album de son répertoire. Autour de lui, un piano (son fidèle compagnon Camille Petit – dont JazzMania a relayé le travail réalisé au sein du tentet Ghost Rhythms) et une contrebasse (Shankar Kirpalini pour l’essentiel). En appui, une tierce violon / violoncelle / basson, qui apporte une coloration automnale au tout (écoutez le magnifique « Ligne de fuite »). On le sait depuis que l’on a découvert le duo Jean-Philippe Collard-Neven / Nasser Houari, voire, bien avant, les œuvres d’Anouar Brahem (en trio fusionnel avec François Couturier), le mariage piano / oud peut être heureux. Et c’est bien le cas ici, très souvent, lorsque la flûte ne prend pas le relai (« Coisinha »). Délicate, minimaliste et révérencieuse (on peut citer Debussy et Satie pour le passé, mais aussi Avishai Cohen pour le présent), la musique de Julien Bigorgne relie traditions et modernité. Derrière ce titre « Monades » qui trahirait une légère dyslexie, nous découvrons une œuvre intéressante, mais aussi un garçon qui possède plus d’une corde à son oud. Oui, c’est une évidence : à découvrir.

Yves «JB» Tassin